COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour diffusion immédiate | Canada, Haiti, États-Unis
Une politique étrangère respectueuse de la souveraineté des peuples est nécessaire, au-delà des propos anti-haïtiens et des silences implicites
Solidarité Québec-Haïti (SQH) tient à rappeler qu’il est nécessaire de parler des vrais enjeux suite aux commentaires ouvertement racistes du candidat à la présidence états-unienne, Donald Trump, à l’égard des immigrants et spécifiquement ceux de la communauté haïtienne.
En effet, en tentant de justifier ses positions anti-immigration lors du débat électoral du 10 septembre dernier, Trump a affirmé que les immigrants haïtiens volaient les chats et les chiens de leurs voisins pour les manger.
Depuis lors, ici au Canada, les attaques et moqueries racistes envers des Haïtiano-Canadiens se sont multipliées.
« Plusieurs rapportent avoir subi de l’ostracisation depuis le débat du 10 septembre. Ils se font fustiger du regard, adresser des commentaires méprisants, et se font même japper ou miauler dessus par des collègues et voisins. Les propos ineptes de Trump ont non seulement nourri et renforcé les préjugés, mais ils ont en quelque sorte autorisé l’expression ouverte d’un racisme anti-haïtien ».
De nombreuses voix autour du monde se sont soulevées pour dénoncer cet anti-haïtianisme. Solidarité Québec-Haïti constate cependant le silence des chefs de parti à Ottawa et à Québec sur le sujet jusqu’à présent. Ce mutisme est apparu d’autant plus flagrant et volontaire de la part du PM Justin Trudeau, lorsqu’en tant qu’invité au populaire talk-show états-unien The Late Show, il a pris Haïti en exemple pour attribuer un rôle positif et pacificateur que jouerait supposément le Canada sur la scène internationale. L’animateur Stephen Colbert en a profité pour dire en riant « Are the cats and dogs okay? ».
Le Premier ministre n’a point saisi l’occasion pour faire preuve de solidarité envers la communauté haïtienne.
Solidarité Québec-Haïti souligne qu’au-delà des paroles ou des attitudes haineuses, ce sont les politiques étrangères canadienne et états-unienne racistes et impérialistes des 2 dernières décennies qui ont engendré de lourdes conséquences autant pour les haïtiens du pays, que ceux contraints d’émigrer vers d’autres cieux, dont le Canada.
La dénonciation de paroles racistes doit être accompagnée de la reconnaissance du fait que les Haïtiens et les Haïtiennes ont dû fuir leur pays parce qu’il a été déstabilisé entre autres par un sanglant coup d’état impérialiste suivi d’élections frauduleuses financées par Ottawa et Washington.
SQH invite le PM Justin Trudeau et les autres chefs de parti à Ottawa et à Québec à adresser courageusement les vrais enjeux : L’insécurité en Haïti est alimentée autant par la circulation d’armes de guerre provenant des États-Unis que par le régime fantoche et illégal établi par et redevable, non point envers le peuple haitien, mais envers des entités étrangères (Etats-Unis, Canada et autres membres du Core Group) qui dominent totalement et illégalement la scène politique haïtienne depuis plus de 20 ans.
Le Canada doit se retirer du club impérialiste dénommé “le Core Group”. Il doit aussi soutenir un embargo global et effectif sur les armes américaines qui sèment la terreur dans les Caraïbes, notamment en Haïti.
Pour mettre fin à la haine anti-haïtienne, le Canada doit adopter une politique étrangère courageuse, indépendante de celle des Etats-Unis et, surtout, respectueuse de la souveraineté d’Haïti.
– 26 septembre 2024 –
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